La perception que nous avons du monde influe directement sur notre vie. La plupart des gens voient leur vision du monde comme une fatalité, ils ne peuvent pas la choisir.
Ils acceptent qu’un certain nombre aléatoire d’expériences dans le passé leur donne la perception qu’ils auront de l’Autre. Si on commence sa vie agréablement on verra l’homme comme bon ou l’inverse. Une question de chance… ou de malchance.
Cet article a été écrit par Christopher Lieberherr, auteur du blog Speedevelopment. Il est compositeur, professeur de piano et étudiant en économie et management. Absolument fasciné et obsédé par la constante amélioration de soi, il expérimente un maximum d’outils, techniques, méthodes et habitudes pour perfectionner notre existence.
Personnellement, je trouve cela extrêmement triste, rabaisser son existence à un pauvre jeu de hasard ne peut mener qu’à une vie de sous-catégorie sans grand intérêt. Pour avoir la vie que l’on veut, il faut donc choisir sa propre perception. Sartre le dit pertinemment :
« L’important n’est pas ce qu’on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce que l’on fait de nous. »
(Oui, j’avoue, ce n’est pas la citation la plus facile à se rappeler par coeur…)
Il est toujours plus facile de percevoir notre environnement comme une fatalité. Cela ne demande pas d’effort et dès que les événements se dégradent on peut se placer comme une victime ou un accusateur féroce. Si vous lisez cet article, vous faites déjà partie de la catégorie de personnes capables de changer ; la qualité la plus rare et précieuse qu’un homme puisse avoir. Gardez-la.
Aujourd’hui je traiterai de notre système de croyances concernant les autres.
Rentrons dans le vif du sujet.
On peut distinguer 4 perceptions principales de l’Autre.
L’hostile
Une croyance largement répandue dans notre culture occidentale est de considérer une personne étrangère comme menaçante. La fameuse phrase qui berçait notre jeunesse : «Ne parle pas aux étrangers !».
Cette perception qui se veut prudente limitera au maximum les nouvelles interactions sociales pour éviter tous risques. On parlera souvent d’un caractère timide ou introverti. Ce type de vision poussera la personne à avoir un petit groupe d’amis stable qui se fermera au monde extérieur.
Il exercera un métier de salarié sans trop de responsabilités pour éviter tous conflits. Son mot d’ordre sera la régularité.
+ Peu de risques
+ Amitiés renforcées
+ Constance
– Nombre d’occasions ratées inimaginables
– Amitiés souvent subies
– Peur constante
Le faible ou le syndrome de Nietzsche
Cette vision semble plus rare, car beaucoup plus difficile à déceler. Elle consiste à percevoir le monde à travers le calque nietzschéen du Fort et du Faible. En effet, il considère que la majorité est un troupeau de moutons suivant aveuglément des leaders.
Par exemple, les phénomènes de modes, les régimes totalitaires, les religions ou même les critères éthiques. Une personne ayant cette perception se considérera obligatoirement comme un Fort, étant donné qu’il est doté d’une lucidité hors-norme sur le monde.
On peut appeler cela le syndrome de Nietzsche (rien à voir avec le diagnostic de Jacques Rogé quoique…). Toute personne lisant Nietzsche se considère comme unique. Être un être fort et libre autour d’un bête troupeau est un sentiment extrêmement flatteur.
Steve Jobs en est un exemple flagrant. Dans sa biographie, Isaacson explique qu’il catégorisait les gens de manière manichéenne : les intelligents et les stupides. Après jugement, il était presque impossible de changer de catégorie peu importe ses efforts.
Sa réaction la plus courante face à une nouvelle interaction sera donc de considérer l’autre comme inférieur à lui. Ces personnes seront solitaires et isolées. Ce seront des artistes, philosophes, écrivains vivants dans les milieux alternatifs de la contre-culture.
En tant que compositeur, j’en ai connu un sacré paquet 🙂 Malheureusement, il est aussi possible de voir ces personnes dans le top management. Ce sont souvent des entrepreneurs de talents qui réussissent à garder la même trajectoire malgré un avis général négatif.
+ Grande confiance
+ Autosuffisance
+ Leadership par la manipulation
– Un mépris pour le monde
– Solitude
– Ne savoir plus apprécier l’Autre
L’animal
Les deux visions précédentes considéraient soit l’autre comme supérieur (l’hostile) ou soit comme inférieur (le faible). Cette troisième perception pose tout le monde sur le même pied d’égalité, y compris soi-même. Le monde est une jungle où toutes réussites se construisent sur l’échec d’une autre personne.
Je désire quelque chose, car une multitude d’autres personnes désirent la même chose. Si on largue une Ferrari au milieu de la jungle amazonienne, il est peu probable que les tribus locales lui attribuent la moindre valeur.
Cette vision est probablement correcte, mais peut-être trop simpliste.
Sa vision sera alors une lutte constante pour survivre. On pourra voir ce genre de personne dans des postes de carrières comme la finance ou la politique. Il suffit de suivre quelques cours de finances ou de lire des livres sur le sujet pour se rendre compte de ce paradigme partagé.
+ Grande force mentale
+ Peu d’attente envers l’autre
+ Réussite professionnelle
– Mal perçu socialement si exposé ouvertement
– Vision à court terme
– Tendance à détruire ce qui l’entoure
– Être en constante lutte est fatigant
La mine d’or
Cette dernière perception est contre-intuitive et pourtant, c’est celle qui semble être la plus productive sur tous les plans. Elle consiste à voir chaque personne comme étant dotée d’une ou plusieurs capacités uniques.
Chaque personne est meilleure que vous dans un domaine. Nous devons creuser en chaque personne et découvrir sa mine d’or, puis l’extraire pour en faire les plus beaux bijoux.
On considère l’Autre avec intérêt et curiosité. Toutes les interactions deviennent passionnantes et enrichissantes. Avec de l’entraînement, on devient capable de trouver sans effort la perle rare à chaque rencontre.
On pourra voir ce type de perception parmi certains entrepreneurs, hommes à succès et philanthropes.
+ Grande confiance
+ Réussite
+ Peu de risques
+ Amitiés renforcées
+ Pas d’attente de changement envers les autres
+ Constance
– Une vie trop heureuse et épanouie
Est-ce si simple ?
Il est bien sûr difficile de se forcer à voir le positif en chaque personne au début. Mais sincèrement, vous n’avez qu’à y gagner. Il ne s’agit pas de savoir si l’une ou l’autre de ces perceptions est La Vraie Perception.
Mais de savoir quels seront ses résultats dans votre vie. Pensez-vous sincèrement que la vérité est égale au bonheur ? Et peut-on parler de vérité quand il s’agit de perception ?
Peut-être que certaines personnes crieront à la naïveté pure et simpliste. Il est clair que nous ne pourrons pas trouver de l’or dans chaque rencontre malgré son existence dans des couches plus ou moins profondes.
La raison est que certaines fois, nous n’avons pas le temps (et peut-être pas l’envie) de creuser aussi profondément. La perception de la mine d’or devrait être la manière dont nous abordons quelqu’un a priori. Par la suite, nous pouvons bien sûr affiner notre cercle social.
Parfois, je me trouve dans des situations où je suis obligé de parler avec une personne qui, a priori, ne m’aurait pas vraiment intéressé. Par exemple, chez le coiffeur, dans une file d’attente, lors d’un repas de famille, une fête chez des amis, etc.
Dans ce cas, la perception de la mine d’or m’a été extrêmement utile. Je me rappelle la fois où j’étais à côté d’un colleur d’affiches durant un repas. A priori, je m’attendais à m’ennuyer beaucoup étant donné qu’il ne me semblait pas partager grand-chose avec lui.
Pourtant, j’ai fait l’effort de creuser et j’ai appris beaucoup de chose concernant son métier. Je ne vais pas dire que j’étais renversé et que cette discussion restera gravée dans mon esprit à vie, mais j’ai au moins rentabilisé mon temps et passé un moment agréable en apprenant sur un domaine que je ne connaissais absolument pas. J’en suis sorti enrichi et ça, c’est le plus important.
Et vous, quelle est votre perception de l’Autre ?
Christopher Lieberherr
Merci encore d’avoir posté mon article !
A très bientôt,
Christopher
Bonjour Christopher, ce fût un plaisir d’accueillir ton article sur mon blog 🙂
A bientôt !
Merci Christopher et Sandrino pour cet article vraiment intéressant.
Je partage vraiment l’avis de Christopher et je le mets en pratique en essayant (souvent) de voir le positif de chaque personne et c’est effectivement passionnant. On se rend compte qu’effectivement il est possible d’échanger avec la plupart des gens de façon positive et constructive et je trouve cela rassurant pour l’avenir de l’humanité !
C’est la raison pour laquelle j’aime autant le covoiturage car on en vient à échanger en toute convivialité avec des personnes qu’on aurait jamais pu croiser autrement, c’est vraiment dans la notion de partage.
A bientôt !
Elodie de votrepotentiel-femmes.com