Micheline a tout ce qu’elle pouvait désirer d’une relation et d’un homme mais elle n’est pas heureuse dans son couple.
Elle aimerait se sentir libre.
Elle sait qu’elle quittera cet homme et elle ressent de la culpabilité au quotidien.
Voici son témoignage, ses questions et mes réponses.
Bonjour Sandrino,
Mes mots ci-dessous, sont nombreux. Je donne ma situation, décrite très explicitement.
J’aime bien tous les articles que vous écrivez. Ils m’offrent toujours matière à réflexion, mais je trouve difficilement la réponse dans ma situation actuelle.
Prendre soin de moi : oui, je le fais.
Savoir rompre : oui, je l’ai fait pour mon confort et celui de l’autre également, et ce, après une relation avec mon mari, qui a duré 13 ans et la deuxième avec un conjoint, qui a aussi duré 13 ans.
Je souhaitais une relation confortable, laquelle n’était plus dans les deux cas.
Pour l’une, mon mari était devenu trop violent (par la fatigue, le travail, les études qu’il faisait en plus, nos deux enfants, l’argent qui manquait…) pour l’autre, la boisson qui a pris trop de place en cours d’années, et qui a ainsi changé son comportement, alors que je ne bois pas, en plus.
Depuis 2000, j’ai été célibataire avec des relations qui ont duré quelque trois mois au plus, considérant mon non désir de sexualité manquant, et pour mon confort et celui de l’homme, je rompais la relation pour laisser libre chacun de ces hommes de pouvoir rencontrer celle qui saurait l’aimer comme il devait l’être.
Pour ma part, finalement, apprendre à ne pas me lier à quelqu’un qui ne m’attirait pas physiquement.
Je n’ai pas encore compris, car depuis 8 mois, je fréquente un homme qui me laisse entièrement libre en regard de la sexualité, ne demande, ni n’exige et me laisse le rejoindre au gré de mon souhait.
Je n’écrirai pas désir, car je ne le désire pas.
Il n’y a pas d’attraction sexuelle, ce qui m’empêche les gestes spontanés d’affection, d’amour, de baisers.
J’ai accepté cette relation au gré des journées et des mois, car il est plus que respectueux, généreux, aimable, aimant, galant, compatible tous les deux pour les activités, la danse, l’humour, le rire, le plaisir, les voyages….
Tout ce que je pouvais désirer d’une relation, d’un homme et … je ne suis pas encore satisfaite et confortable dans cette relation.
Je me sens bien avec lui, mais pas spontanée.
Nous avons chacun notre chez soi, alors je lui demande souvent des moments pour moi (lecture, entretien de moi, de ma maison, mes rendez-vous dîners avec mes amies).
Je suis retraitée et lui travaille encore.
Je vis comme une culpabilité de lui demander ces temps. J’aime ma liberté, mon temps, qui, par défaut du fait qu’une relation exige du temps à deux, se bouscule, se calcule.
Je lui donne du temps, de la sexualité, de la douceur, de l’harmonie, du plaisir, de la joie, des rires, du plaisir, mais en même temps, il me semble que je suis hypocrite pour lui et pour moi.
Je sens que cette relation n’ira pas aussi loin que lui la souhaiterait.
Je laisse couler le temps car il se dit très heureux de ce que je lui offre, car tous ces mots que je vous écris, je lui ai dit, sauf que la relation pour moi sera peut-être moins longue qu’il l’espère.
Il sait que je ne suis pas amoureuse de lui, mais est comblé de ce que je lui offre.
Ce ne sont toutefois pas des miettes. Je lui donne respect, équité, et suis complètement consciente de tout ce qu’il est et partage avec moi.
Pourquoi continuer cette relation ?
Je perds un peu de joie de vivre, remplacée par culpabilité, manque d’intégrité, hypocrisie (?).
Mon manque d’attraction physique nuit à la spontanéité. Est-ce que le temps va nous parler ou devrais-je parler maintenant avant d’aller encore plus loin dans le temps ?
Je perds bien du temps présent, consciente de chacun de mes gestes, activités, journées, gratitude, ma santé que j’ai, par ces pensées à l’égard de cette relation qui ne me comble pas, et du fait que je suis comme latente et en attente de …
Le mot qui me revient souvent en tête, c’est ENVERGURE. Il me manque cet aspect.
Mes années de célibat m’ont ouvert à une liberté, autonomie, décision pour moi seulement, sans nuire à personne et intrinsèquement, je sais que je ne suis pas là où je devrais être.
J’ai fait mon rôle de mère adéquatement (2 enfants 37 et 34 ans), actuellement celui de grand-mère (12 ans, 3 ans et 1 mois) encore adéquatement, mais on dirait : toujours au service de …
Dualité entre ce que je suis (aimable, généreuse, aimante, serviable, sociable, douce, d’harmonie) et ce que je sens à l’intérieur de moi : partir, voyager, vivre pour moi seulement, voir, apprendre, lire, peindre, ne pas me sentir coupable de laisser enfants et petits-enfants… m’évader.
J’ai 63 ans. Pleine de santé. J’ai souvent osé. J’ai changé de travail plusieurs fois par choix de défis. J’ai voyagé seule à Paris, maintes fois; dans le sud avec l’homme du moment…
Micheline
Chère Micheline,
Votre témoignage est intéressant car il aborde plusieurs sujets.
Tout d’abord, celui de la culpabilité.
Vous êtes dans une relation où vous avez dit clairement à votre partenaire ce que vous pensiez. Vous avez été transparente et sincère avec lui. Et il a accepté cette relation.
Pourquoi alors vous sentir coupable ?
Pourquoi vous torturer avec ces sentiments négatifs qui gâchent votre quotidien ?
Ce qui nous amène au second sujet : vivre le moment présent.
Vous dites que vous perdez du temps présent.
Mais le perdez-vous réellement ou est-ce une croyance qui vous laisse penser que vous le perdez ?
Lorsque j’écris ces mots, je peux penser que je perds du temps présent à répondre à une femme que je ne connais pas alors que je pourrai le passer avec ma partenaire, profiter de ce dimanche ensoleillé et voir mes amis.
Ou bien je peux être conscient du simple et bon moment que je passe à aider quelqu’un à avancer dans sa vie.
Tout est question de perception et de croyance.
Donc, perdez-vous vraiment votre temps dans cette relation ? Ne passez-vous pas de bons moments avec cet homme ? Vraiment ?
De plus, vous anticipez le moment où vous le quitterez et cela vous amène dans une situation de doutes et de questionnements.
Vous vous demandez à quoi bon rester avec lui puisque vous allez le quitter.
Mais jusqu’à maintenant, si vous êtes resté avec lui, c’est que la situation vous convenait d’une manière ou d’une autre, sans quoi vous auriez rompu plus tôt.
Vous dites d’ailleurs : « je n’ai pas encore compris ».
Vous dites que vous avez besoin de liberté et il vous accorde cette liberté. Il ne vous met aucune pression, il accepte vos conditions.
C’est sans doute pour cette raison que vous êtes encore avec lui.
Mais vous n’êtes cependant pas satisfaite.
Et cela nous amène au troisième sujet : vous êtes libre mais vous ne vous sentez pas libre de faire ce que vous souhaitez.
Lorsque l’on est dans une relation, on perd forcément un peu de liberté et c’est ce que vous évoquez d’ailleurs dans votre témoignage.
On doit planifier les rendez-vous, on ne peut pas ou on ne se permet pas de faire ce qu’on veut quand on le veut.
Dans votre situation, rien ne vous empêche pourtant de lire, d’apprendre la peinture, de partir voyager, de voir vos amis, etc…
Est-ce qu’il vous en empêche ?
Rien ne vous en empêche sauf vous…
Il y a donc une question que vous devez vous poser au sujet de cette liberté et de l’envergure que vous évoquez.
Est-ce que votre relation et votre liberté sont vraiment incompatibles ou est-ce une contrainte que vous êtes seule à vous imposer ?
Est-ce que cela serait différent avec un autre homme ?
Pas forcément.
Vous dites que vous avez toujours eu l’impression d’être « au service de… ».
Vous avez passé votre vie à donner aux autres et il est possible que vous ne supportiez plus aucune sorte de contraintes extérieures.
Vous avez probablement besoin de vous sentir totalement libre et cette relation, empreinte de liberté, reste néanmoins une petite tâche sur votre espace de liberté.
Pourtant, vous êtes actuellement autonome et libre.
Personne ne vous empêche de vivre votre vie, vos rêves, vos envies, vos passions.
Est-ce que votre partenaire ou votre famille vous en empêche ?
Vous devez simplement admettre cette liberté, la ressentir et la vivre.
Vous pouvez la vivre en couple ou seule. C’est votre choix tant qu’il est fait de manière cohérente et sincère avec ceux qui vous entourent.
Vous êtes quelqu’un de sincère, alors ne vous tourmentez pas et ne vous sentez pas coupable de vos choix.
J’espère que cela vous aidera. A bientôt.
Sandrino
Bonjour,
J’avoue ne pas comprendre comment vous vous êtes installées dans une relation si vous, madame, vous n’avez pas t’attirance physique pour lui ?
C’est une question, pas une critique. Est-il si mauvais amant que vous n’y trouvez pas de plaisir ?
J’y suis entrée pour toutes les autres qualités qu’il avait, en tentant de développer amoureusement cet aspect manquant. Insuccès ! N’était également pas une mauvais amant. Peut-être en suis-je sortie par respect pour lui et pour moi, l’amour n’étant pas présent.
Bonjour Micheline, peu être que cette histoire vous convienderez si la personne vous convenez, je veux dire si vous aviez des sentiments et de l’amour ! à ce moment la peu être que les choses seraient parfaitement compatibles avec votre liberté.
Bonjour Sandrino,
Tout d’abord, je tenais à vous dire que j’aimais beaucoup vos articles qui sont très pertinents et utiles !
Je voulais savoir si vous pouviez faire un article sur le sabotage ?
Pourquoi est-ce qu’une personne pousse à bout son partenaire, sait qu’elle va créer un conflit si elle agit ou dit certaines choses…
Merci d’avance.
Bonne journée !
Bonjour July,
j’ai noté ce sujet d’auto-sabotage et j’écrirai un prochain article sur cette thématique.
Je donne néanmoins et rapidement une information à ce sujet : le sabotage est souvent lié à une croyance négative sur qui l’on est.
Et on va tout faire pour confirmer cette croyance. Cette croyance est souvent inconsciente et provient de notre enfance.
Ex : si dans votre enfance, un de vos parents vous a rabaissé ou vous a dit que vous étiez nulle, vous vivrez avec cette croyance et vous aurez tendance à faire des actions pour la confirmer et à ne pas faire des actions positives qui pourraient infirmer cette croyance.
Bonjour Sandrino j’adore vos articles jamais je n’ai trouvé d’autant bons conseils et surtout rempli de sens, j’aimerais que vous fassiez un article sur le fait que j’aime mon ex mais je ne voulais pas coucher avec mais maintenant jen ai l’envie, il me manque énormément et je sais que je l’aime encore et même peut être plus qu’avant j’ai juste très peur que je n’aille plus envie de nouveau de coucher avec, on se voit souvent pour aller manger ensemble on rit toujours ensemble, devrais-je recoucher avec pour savoir si côté sexe ca pourrait fonctionner (le problème n’est pas que je n’aime pas le sexe au contraire)
Bonjour Brianna,
Pourquoi n’aviez-vous pas envie de coucher avec votre partenaire pendant que vous étiez avec lui ?
Sandrino